En remportant le titre de champion de France, il vient de franchir une étape
importante de sa carrière.
Travaillant sans relâche, ce boxeur de 24 ans, est un être un peu à part.
Né à Etouvie en 1976, il est, depuis, resté fidèle à son quartier : il y vit, y
travaille, s’y entraîne et l’a honoré la saison dernière en choisissant
d’y combattre par deux reprises pour le championnat de France. C’est à
Amiens qu’il a imprégné un titre inédit dans l’histoire sportive de cette
ville : celui de champion de France. Il est fier d’être Amiénois, il est aussi
ravi d’être adulé par les Pontois (son autre club).
Né dans une famille de neuf enfants dans un quartier en difficulté, il sait ce
que veut dire se serrer les coudes, se battre pour réussir, respecter son
prochain et accorder du temps aux siens. Sans aucun doute un être d’exception
même si certaines de ses qualités engendrent quelques petits défauts...
Son principal outil et talent : la boxe. Il fait ses premières armes très jeune en
boxe française : sept fois champion de France consécutif, et champion
d’Europe junior. Passé professionnel, il pratique la boxe anglaise depuis
1996 et sur douze combats ne compte qu’une défaite (pour le moins controversée).
Ce sport est pour lui, une science d’art, une école de la vie, qui n’a de
cesse de lui procurer bonheur et satisfaction.
Carriériste, auprès de son entraîneur Giovanni Boggia, il mène stratégiquement son petit
bonhomme de chemin même si dans la vie, à contrario, il n’aime pas prévoir
les lendemains. C’est assez risqué mais il l’assume. Philosophe, adepte du
« carpe diem », chaque jour devient un gain supplémentaire parce qu’il a,
tout simplement, la chance de le vivre. Vive donc la minute présente.
Mais avant d’être boxeur, c’est surtout un citoyen du monde.
Altruiste, après s’être occupé de lui à 100%, il arrive, de surcroît, à
s’occuper des autres à 200%. Sollicité de toutes parts : il travaille pour
la ville d’Amiens la journée ; il entraîne, le soir, avec Fethi ben Moktar,
la section enfant s’entraîne à Pont-Sainte-Maxence trois fois par semaine,
à la salle de boxe d’Etouvie, le reste du temps.
Timing précis, en jargon professionnel, il est
« over-booké » alors si vous
avez la chance de le rencontrer, profitez-en, il s’agira d’un moment rare.
Un conseil : soyez bref et surtout concis car la flèche risque de ne
laisser devant vous qu’un vide.
Son temps libre, quelques instants par-ci, par-là, ne s’écoule jamais sans
musique et s’il aime tous les genres, c’est au rap qu’il met sa préférence.
Amateur de sport de tous types, là aussi, il met en exergue une discipline : le
football et notamment l’équipe de Roye où jouent ses amis qu’il ne manque
pas d’aller supporter chaque dimanche.
Fidèle au sport, en amitié même aux lieux, nous ne savons pas s’il l’est
en amour, mais mesdemoiselles, nous savons, en contrepartie, qu’il est célibataire
et qu’il ne cache pas son attirance pour les filles.
A bonnes entendeuses...
Certaines personnes semblent venir d’un autre monde. Paradoxalement, il est rassurant de
croiser des gens profondément humains : il est de ceux-là.
Etoile de la boxe, le petit prince du ring n’a donc pas fini de vous faire rêver.
Il travaille dur pour cela. Alors, si par enchantement, votre petite planète
croise la sienne : sachez que vous ne regarderez plus le ciel ni la boxe de la même
manière.
M. P.
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