Bouziane Oudji, vous
n'avez pas pu boxer vendredi soir à cause d'une blessure au genou. Quand
vous reverra-t-on sur le ring ?
Mon combat de rentrée aura lieu mi-avril, sûrement en région
parisienne, face à un adversaire encore à désigner. Ce combat me servira à
préparer ma rencontre face au champion de France Ali Oubaali au mois de
juin. Celui qui gagnera ce match pourra affronter le champion d'Europe, le
Russe Boris Sinistin, qui est prenable. J'espère que ce match contre
Oubaali se fera à Amiens. Mon frère Mohamed est en train de s'en occuper.
Maintenant que vous visez clairement
l'Europe, vous allez changer votre mode de préparation ?
J'ai longuement réfléchi et j'en ai déduit que pour me
permettre d'atteindre plus rapidement le très haut niveau, avoir des
opportunités et des chances de réussir, il faut que je sois avec un
entraîneur de renommer internationale, qui m'apporte tout ce qui me manque
actuellement. J'ai besoin d'un entraîneur à plein temps, qui ne s'occupe
que de moi pour devenir champion d'Europe.
Cela veut-il dire que vous vous séparez de Giovanni Boggia
?
Oui. On en a longuement et calmement discuté ensemble. Dans
mon intérêt, on en a déduit qu'il est préférable que je change
d'entraîneur. Giovanni est l'entraîneur du club de Pont mais il a aussi
son métier, sa vie de famille. Je suis aujourd'hui obligé d'avoir un
entraîneur avec moi à temps complet. Mais d'autres facteurs sont entrés en
jeu pour motiver ma décision. On a essayé de monter des choses avec Pont,
avec Amiens, mais cela ne suit pas comme on l'espérait. Je ne veux pas
rester en bas et attendre que tout arrive...
"Je resterai un Amiénois".
Est-ce une séparation douloureuse ?"
Giovanni m'a apporté tout ce que j'ai aujourd'hui dans la
boxe professionnelle. J'ai passé quatre
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années magnifiques avec lui, tout
s'est toujours bien passé entre nous. Il restera mon premier supporter et je
remercie également les Pontois de leur soutien. Maintenant, je ne
m'entraînerai plus au BC Pont. En attendant de finaliser mon contrat, je
le fais à Amiens, trois fois par semaine, dans ma salle fétiche de
l'Amiens SC Boxe Française.
Ce contrat, ce sera avec qui ?
Le choix n'est pas encore arrêté, et il y a trois candidats que je
ne préfère pas nommer pour le moment. Ce que je peux dire, c'est que tous
trois sont basés à Paris, qu'ils sont mondialement connus et qu'ils ont
amené des boxeurs français au titre de champion du Monde. Le choix devrait
être fait d'ici une quinzaine de jours. Maintenant, avec un entraîneur de
cette envergure, sans prétention aucune de ma part, je ne pourrai pas
faire autrement que d'être champion d'Europe, voire mieux.
ça ne me coûte rien de
tenter ma chance à ce niveau, même si j'ai encore beaucoup à apprendre.
Mais pour tenter cette chance, je veux me donner tous les moyens de
réussir et c'est pour cela que je vais entrer dans la cour des grands. En
revanche, je ne sais pas si je vais devenir grand.
Bouziane Oudji champion d'Europe ou du monde restera-t-il avant
tout un Picard ?
Oui, je resterai un Picard, un Amiénois, un Etouvien. Ce n'est pas
parce que je vais aller m'entraîner avec un entraîneur Parisien que je
quitte la région. Je suis et je reste Amiénois. Ma licence est au comité
de Picardie, je suis éducateur sportif à la ville d'Amiens et, dans les
deux cas, je compte bien y rester. Maintenant, j'espère devenir champion
d'Europe à court terme, c'est à dire avant la fin de l'année. C'est à cela
que je vais m'atteler avec mon nouvel entraîneur dès que le contrat sera
officialisé.
Mais j'y travaille déjà...
propos recueillis par
VINCENT FOUQUET |