12 mars 2002

Bouziane Oudji change d'entraîneur

Bouziane Oudji a décidé de quitter son entraîneur Giovanni Boggia, et de le remplacer dans quelques jours par un coach de renommée internationale. Tout cela dans le but d'être champion d'Europe avant la fin de l'année.

   Bouziane Oudji, vous n'avez pas pu boxer vendredi soir à cause d'une blessure au genou. Quand vous reverra-t-on sur le ring ?
   Mon combat de rentrée aura lieu mi-avril, sûrement en région parisienne, face à un adversaire encore à désigner. Ce combat me servira à préparer ma rencontre face au champion de France Ali Oubaali au mois de juin. Celui qui gagnera ce match pourra affronter le champion d'Europe, le Russe Boris Sinistin, qui est prenable. J'espère que ce match contre Oubaali se fera à Amiens. Mon frère Mohamed est en train de s'en occuper.
   Maintenant que vous visez clairement l'Europe, vous allez changer votre mode de préparation ?
    J'ai longuement réfléchi et j'en ai déduit que pour me permettre d'atteindre plus rapidement le très haut niveau, avoir des opportunités et des chances de réussir, il faut que je sois avec un entraîneur de renommer internationale, qui m'apporte tout ce qui me manque actuellement. J'ai besoin d'un entraîneur à plein temps, qui ne s'occupe que de moi pour devenir champion d'Europe.
    Cela veut-il dire que vous vous séparez de Giovanni Boggia ?
   Oui. On en a longuement et calmement discuté ensemble. Dans mon intérêt, on en a déduit qu'il est préférable que je change d'entraîneur. Giovanni est l'entraîneur du club de Pont mais il a aussi son métier, sa vie de famille. Je suis aujourd'hui obligé d'avoir un entraîneur avec moi à temps complet. Mais d'autres facteurs sont entrés en jeu pour motiver ma décision. On a essayé de monter des choses avec Pont, avec Amiens, mais cela ne suit pas comme on l'espérait. Je ne veux pas rester en bas et attendre que tout arrive...
"Je resterai un Amiénois".
    Est-ce une séparation douloureuse ?"

   Giovanni m'a apporté tout ce que j'ai aujourd'hui dans la boxe professionnelle. J'ai passé quatre

années magnifiques avec lui, tout s'est toujours bien passé entre nous. Il restera mon premier supporter et je remercie également les Pontois de leur soutien. Maintenant, je ne m'entraînerai plus au BC Pont. En attendant de finaliser mon contrat, je le fais à Amiens, trois fois par semaine, dans ma salle fétiche de l'Amiens SC Boxe Française.
  Ce contrat, ce sera avec qui ?
   Le choix n'est pas encore arrêté, et il y a trois candidats que je ne préfère pas nommer pour le moment. Ce que je peux dire, c'est que tous trois sont basés à Paris, qu'ils sont mondialement connus et qu'ils ont amené des boxeurs français au titre de champion du Monde. Le choix devrait être fait d'ici une quinzaine de jours. Maintenant, avec un entraîneur de cette envergure, sans prétention aucune de ma part, je ne pourrai pas faire autrement que d'être champion d'Europe, voire mieux. ça ne me coûte rien de tenter ma chance à ce niveau, même si j'ai encore beaucoup à apprendre. Mais pour tenter cette chance, je veux me donner tous les moyens de réussir et c'est pour cela que je vais entrer dans la cour des grands. En revanche, je ne sais pas si je vais devenir grand.
   Bouziane Oudji champion d'Europe ou du monde restera-t-il avant tout un Picard ?
   Oui, je resterai un Picard, un Amiénois, un Etouvien. Ce n'est pas parce que je vais aller m'entraîner avec un entraîneur Parisien que je quitte la région. Je suis et je reste Amiénois. Ma licence est au comité de Picardie, je suis éducateur sportif à la ville d'Amiens et, dans les deux cas, je compte bien y rester. Maintenant, j'espère devenir champion d'Europe à court terme, c'est à dire avant la fin de l'année. C'est à cela que je vais m'atteler avec mon nouvel entraîneur dès que le contrat sera officialisé.
Mais j'y travaille déjà...

propos recueillis par
VINCENT FOUQUET


Si Bouziane Oudji va continuer sa carrière avec un autre entraîneur, Giovanni Boggia va lui quitter la boxe professionnelle. (photo : D.T.)


Boggia jette l'éponge

   Bouziane Oudji n'est pas le seul à quitter son entraîneur. Fin juin, Alain Simon et Robert Roselia ne seront plus aux côtés de Giovanni Boggia.
   "J'ai amené Bouziane très vite au titre de champion de France, et maintenant, il est temps d'arrêter, chose que je n'ai pas su faire avec Alain, à qui j'ai fait perdre un an ou deux. J'aurais pu encore garder robert une ou deux saisons, mais je fais un "prix de groupe" et je me sépare des trois, quittant du même coup la boxe professionnelle.
   J'ai eu la chance d'être associé aux trois en même temps, mais je ne veux plus leur faire perdre de temps, ce serait égoïste de ma part. Ils ne m'appartiennent pas, et le plus grand service que je peux leur rendre, c'est de les amener à quelqu'un qui peut les suivre et les emmener plus haut car ils ont beaucoup misé sur la boxe et veulent en faire un métier".
  L'entraîneur du BC Pont se sépare donc de ses trois professionnels, mais sait déjà de quoi sera fait son avenir. "La saison prochaine, Pont aura alors une des plus grandes salles de France. On va développer la boxe loisir, accueillir des femmes, des handicapés qui pourront faire de la musculation et apprendre la boxe, à devenir juge, chronométreur...
   Mais je ne veux plus m'engager à garantir une rémunération à l'année à des boxeurs. Je pensais qu'ont pourrait alterner les combats entre Pont et Amiens. ça aurait été possible s'il n'y avait pas eu les moyens limités qu'on a dans la région. Si on les avait eus, on serait allés

chercher l'Europe à Amiens pour Bouziane, dans l'Oise pour Alain.  Un championnat d'Europe pour Simon ?
"De mon côté, j'ai un métier, une vie de famille et je ne peux pas me consacrer à 200% à Robert, Alain et Bouziane alors qu'ils ont besoin d'un entraîneur à temps complet. Mais je serai toujours là pour eux".
   Si Giovanni Boggia se sépare aujourd'hui de Bouziane Oudji et dans quelques semaines d'Alain Simon, Robert Roselia et, donc, de la boxe professionnelle, il continuera d'honorer ses engagements.
   "Je les remplis par rapports à mes boxeurs : j'avais promis d'organiser un gala en mai et un en juin et je tiendrai parole. L'an prochain, je continuerai à organiser quatre galas professionnels par an"
   Dans quelques semaines, Giovanni Boggia ne sera donc plus dans le coin d'Alain Simon : "J'espère qu'il sera pris sous l'aile d'Acariès. Il le mérite franchement. Il est sixième Européen et un championnat d'Europe se profile pour lui. Je ferai le gros sacrifice de ne pas être dans son coin pour ce combat mais tant pis. Je participerai à sa préparation physique en souhaitant de tout coeur qu'il devienne champion d'Europe."
   Concernant Bouziane Oudji, il espère que lui aussi aura la chance d'être bien encadré : "Il y a en France de très bons entraîneurs et j'espère qu'un bon promoteur, qui a les moyens financiers, misera sur lui et le fera boxer régulièrement. Il en vaut la peine."

VINCENT FOUQUET



6 mars 2002

BOXE - Oudji ne boxera pas vendredi à Pont.
   Initialement prévu au programme du gala de Pont Sainte-Maxence vendredi soir, Bouziane Oudji ne boxera pas à cause d'une blessure au genou : "ça m'empêche de prendre appui. J'ai consulté un ostéopathe qui m'a conseillé de ne pas prendre de risque et de m'arrêter une petite semaine. Je suis très déçu de ne pas pouvoir boxer vendredi. C'était mon combat de rentrée devant mon public de Pont, face à un adversaire dont je ne savais rien, si ce n'est que c'est un Algérien. Mon prochain combat devrait avoir lieu à Pont au mois de mai, mais ce ne sera certainement pas contre lui".
Bouziane Oudji ne s'inquiète pourtant pas car déjà l'an dernier, cette même blessure l'avait forcé à repousser trois combat. Ce qui ne l'avait pourtant pas empêché de devenir challenger officiel de Djibaba et champion de France des super-plumes.